Je pensais que notre capitale
échappait aux affres de la désertification médicale ! Que Paris n’était
pas Vierzon ! Mais que nenni…
Lu sur le site d’Europe 1 et de
l’A.F.P. le 29 janvier dernier : “800 médecins devront s’installer à Paris pour compenser le
départ de praticiens dans les cinq prochaines années selon l’Agence Régionale
de Santé d’Ile-de-France”. Ce qui ne va pas arranger les affaires de Vierzon…
Ce n’était déjà pas facile de lutter contre les sirènes du sud de la France et
du littoral Atlantique mais si on y ajoute Paris…
Alors que faut-il faire ?
En théorie, nous avons des élus
qui siègent dans notre capitale pour gérer nos lois, pour certains notre pays.
Par certains côtés, je me demande s’ils ne gèrent plus exactement leur
carrière. Mais j’arrête ici mes sarcasmes. Il serait temps que nos élus
s’interrogent sur le devenir de notre santé. Je ne parle pas de son financement, je parle
ici de son existence même !
Je ne sais pas s’il en est ainsi
dans les autres pays, mais je ne connais pas beaucoup de métiers qui soient soumis à un
quota, à un “numerus clausus”, c’est-à-dire à une décision
technocratique et administrative qui limite le nombre de médecins. Pour réguler
l’offre médicale, en espérant ainsi que la demande suivra ? Pour supprimer
la concurrence ? Pour quoi, en fait ? Pour moi, pour rien… Seule la
compétence doit primer. On est médecin diplômé ou on ne l’est pas.
Nice Matin - Valable aussi en Berry |
Mais supprimer le numerus clausus ne suffit pas.
D’autant qu’il ne portera ses fruits que dans quelques années. Les études
elles-mêmes doivent être revues. Certains lecteurs de cet article
s’indigneront : qui est ce morveux pour donner des conseils ? Un élu.
Et d’abord un citoyen. Puis, le Parlement (Assemblée Nationale et sénat) compte tellement
d’élus, certains nommés comme le député Nicolas SANSU, vainqueur par forfait
socialiste, qui ne savent pas ce que c’est de travailler ou de chercher du
travail et qui se permettent de gérer l’emploi que je peux bien apporter ma
pierre à l’édifice.
Pour revenir à la formation de
nos soignants, de l’aide-soignant au professeur de médecine, n’est-il pas
étonnant, par exemple, que la formation de sage-femme (ou de maïeuticien) nécessite
trois années d’étude en France et une seule année en Belgique et que les deux
diplômés puissent exercer de la même façon en France ? Il conviendrait
d’harmoniser tout cela au niveau européen et de décider une fois pour toutes
les obligations nécessaires pour exercer en France ! Et de s’y tenir.
Maintenant, pour reprendre une
idée évoquée par le Docteur Michel MROZEK, transfuge berrichon du MoDem, a-t-on
besoin d’être médecin pour diagnostiquer une angine ? Moyennant une
réforme, les
médecins ne pourraient-ils pas engager des soignants formés à cet effet pour
diagnostiquer et soigner les maladies les plus bénignes et se réserver les cas
nécessitant leur art ? La désertification médicale, si une
telle décision, une telle révolution était prise s’en trouverait profondément
modifiée.
Troisième idée à creuser : l’orientation
fiscale. Nombre de médecins vont s’installer sur nos littoraux.
C’est leur droit. Mais pourquoi les régions défavorisées devraient-elles payer
des choix personnels ?
Mon idée est la suivante :
notre pays est divisé en cantons. Pourquoi ne pas tous les classer en trois
parties rigoureusement exactes en nombre : les A regroupant les cantons les
plus richement dotés (nombre de médecins généralistes par habitants), les B les
cantons moyennement dotés, les C les cantons les moins dotés, taxant les A au
profit des C, quel que soit leur chiffre d’affaires ou en fonction de ce dernier.
Et nous pourrions en faire de même avec les infirmiers et les médecins
spécialistes. J’entends déjà les A s’indigner… Que nous sommes loin du serment
d’Hippocrate…
Toutes ces idées méritent d’être étudiées.
Ne serait-ce que parce que les autres, celles que l’on applique aujourd’hui, ne
produisent pas les effets escomptés. Pour l’heure, les élus, de n'importe quel bord politique
qu’ils soient, ne
peuvent que se soumettre qu’à ce qui existe : débaucher des médecins
étrangers, au risque d’appauvrir encore plus leur pays d’origine, ce
qui, humainement, ne me parait pas acceptable, ou salarier des médecins généralistes.
Ce que je
ferai également si je suis élu, la loi et le marché actuel ne me laissant pas
d’autres choix. Mais la santé de mes concitoyens est, pour moi,
une obligation régalienne de nos élus.
Vivement mars 2014. Et les élections qui suivent.
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