lundi 17 février 2014

PENURIE DE MEDECINS A PARIS DANS LES 5 ANS A VENIR. ET A VIERZON ?

Je pensais que notre capitale échappait aux affres de la désertification médicale ! Que Paris n’était pas Vierzon ! Mais que nenni…
 
Lu sur le site d’Europe 1 et de l’A.F.P. le 29 janvier dernier : “800 médecins devront s’installer à Paris pour compenser le départ de praticiens dans les cinq prochaines années selon l’Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France”. Ce qui ne va pas arranger les affaires de Vierzon… Ce n’était déjà pas facile de lutter contre les sirènes du sud de la France et du littoral Atlantique mais si on y ajoute Paris…
 
Alors que faut-il faire ?
 
En théorie, nous avons des élus qui siègent dans notre capitale pour gérer nos lois, pour certains notre pays. Par certains côtés, je me demande s’ils ne gèrent plus exactement leur carrière. Mais j’arrête ici mes sarcasmes. Il serait temps que nos élus s’interrogent sur le devenir de notre santé. Je ne parle pas de son financement, je parle ici de son existence même !
Je ne sais pas s’il en est ainsi dans les autres pays, mais je ne connais pas beaucoup de métiers qui soient soumis à un quota, à un “numerus clausus”, c’est-à-dire à une décision technocratique et administrative qui limite le nombre de médecins. Pour réguler l’offre médicale, en espérant ainsi que la demande suivra ? Pour supprimer la concurrence ? Pour quoi, en fait ? Pour moi, pour rien… Seule la compétence doit primer. On est médecin diplômé ou on ne l’est pas.
 
Nice Matin - Valable aussi en Berry
Mais supprimer le numerus clausus ne suffit pas. D’autant qu’il ne portera ses fruits que dans quelques années. Les études elles-mêmes doivent être revues. Certains lecteurs de cet article s’indigneront : qui est ce morveux pour donner des conseils ? Un élu. Et d’abord un citoyen. Puis, le Parlement (Assemblée Nationale et sénat) compte tellement d’élus, certains nommés comme le député Nicolas SANSU, vainqueur par forfait socialiste, qui ne savent pas ce que c’est de travailler ou de chercher du travail et qui se permettent de gérer l’emploi que je peux bien apporter ma pierre à l’édifice.
Pour revenir à la formation de nos soignants, de l’aide-soignant au professeur de médecine, n’est-il pas étonnant, par exemple, que la formation de sage-femme (ou de maïeuticien) nécessite trois années d’étude en France et une seule année en Belgique et que les deux diplômés puissent exercer de la même façon en France ? Il conviendrait d’harmoniser tout cela au niveau européen et de décider une fois pour toutes les obligations nécessaires pour exercer en France ! Et de s’y tenir.
Maintenant, pour reprendre une idée évoquée par le Docteur Michel MROZEK, transfuge berrichon du MoDem, a-t-on besoin d’être médecin pour diagnostiquer une angine ? Moyennant une réforme, les médecins ne pourraient-ils pas engager des soignants formés à cet effet pour diagnostiquer et soigner les maladies les plus bénignes et se réserver les cas nécessitant leur art ? La désertification médicale, si une telle décision, une telle révolution était prise s’en trouverait profondément modifiée.

Troisième idée à creuser : l’orientation fiscale. Nombre de médecins vont s’installer sur nos littoraux. C’est leur droit. Mais pourquoi les régions défavorisées devraient-elles payer des choix personnels ?
Mon idée est la suivante : notre pays est divisé en cantons. Pourquoi ne pas tous les classer en trois parties rigoureusement exactes en nombre : les A regroupant les cantons les plus richement dotés (nombre de médecins généralistes par habitants), les B les cantons moyennement dotés, les C les cantons les moins dotés, taxant les A au profit des C, quel que soit leur chiffre d’affaires ou en fonction de ce dernier. Et nous pourrions en faire de même avec les infirmiers et les médecins spécialistes. J’entends déjà les A s’indigner… Que nous sommes loin du serment d’Hippocrate…
 
Toutes ces idées méritent d’être étudiées. Ne serait-ce que parce que les autres, celles que l’on applique aujourd’hui, ne produisent pas les effets escomptés. Pour l’heure, les élus, de n'importe quel bord politique qu’ils soient, ne peuvent que se soumettre qu’à ce qui existe : débaucher des médecins étrangers, au risque d’appauvrir encore plus leur pays d’origine, ce qui, humainement, ne me parait pas acceptable, ou salarier des médecins généralistes. Ce que je ferai également si je suis élu, la loi et le marché actuel ne me laissant pas d’autres choix. Mais la santé de mes concitoyens est, pour moi, une obligation régalienne de nos élus.
 
 
Vivement mars 2014. Et les élections qui suivent.

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