lundi 21 avril 2014

CONSEIL MUNICIPAL DU 16 AVRIL 2014 : LE REGARD DU MoVie


Est-ce parce que l’on n’est pas élu qu’il faut se taire ? Pour ma part, je ne pense pas. La vie politique ne s’arrête pas à une élection, qu’on l’ait gagnée ou qu’on l’ait perdue. D’abord parce que 898 électeurs vierzonnais ont voté pour le MoVie au premier tour des élections municipales de 2014. Ensuite parce que, démocrate, je pense que l’on se doit de donner aux vierzonnais un autre regard sur la vie vierzonnaise que celui que veut donner le Parti Communiste sur sa gestion, l’atone parti socialiste local, le centre-gauche de Nadia ESSAYAN et le nationaliste Vierzon Bleu Marine.

1er conseil municipal après l’élection du maire et de ses adjoints, où Nicolas SANSU nous a joué avant l’annonce le film de Manuel VALLS “On reprend les mêmes et on recommence” : le vote définitif des taux d’imposition locaux. Je dis définitif parce que l’ancien Conseil Municipal en avait déjà débattu.

Pour ouvrir le bal, comme d’habitude, on commence par les propos liminaires, sorte de “café du commerce” où tout le monde échange des propos qui se veulent politiques, pratique qui se fait à Vierzon et dans certaines autres communes de France mais pas partout, notamment, par exemple, à Issoudun.
Mais avant d’évoquer ces changements, permettez-moi de noter une forte présence du public, à majorité constitué de militants communistes (ils sont les mêmes que l’on rencontre dans tous les conseils municipaux vierzonnais auxquels j’ai assisté depuis 2008 et à tous les conseils de quartier : ils sont là pour applaudir, même si c’est interdit, et soutenir leur Grand Timonier local ; c’est beau, la foi) et de quelques démocrates, dont moi.
Sur le banc des élus, déjà une démission dans les rangs de Nadia ESSAYAN et de Jean ROUSSEAU. Et déjà un absent : le parisien Franck PIFFAULT. Les autres “étrangers” à la commune sont là : le berruyer Jean-Claude SANDRIER, la marolingienne Karine CHÊNE et le massayais Frédéric DUPIN. Mais ils ont un attachement “fiscal” à la commune (une boîte aux lettres, une entreprise ou une résidence secondaire…).

Les propos du maire : on prend les mêmes et on recommence, donc on reprend la même chanson, sans même changer les paroles, soit “tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil”… surtout quand on est d’accord avec lui.

Puis vient la lecture terne, quelquefois ânonnée, de Nadia ESSAYAN. Un conseil, Nadia : avant de lire le texte d’un autre, il serait bon que tu le répètes à haute voix devant une glace. Son premier propos est fidèle à sa pensée et celle de son mentor Jean ROUSSEAU : elle adresse toutes ses félicitations à François HOLLANDE d’avoir nommé Manuel VALLS au poste de premier ministre, arrachant un sourire gêné aux élus socialistes et un sourire jaune, voire outré, aux élus communistes. Puis elle demande une baisse des indemnités du maire et de ses adjoints. Une bonne idée. Un peu démagogique parce que pas toujours justifiée mais pourquoi pas ? Là où le bât blesse et tue son argumentation, c’est qu’elle demande ensuite la rémunération de chaque conseiller municipal, y compris d’opposition, à hauteur de 250 € par mois. A moins de baisser drastiquement le salaire des élus de l’exécutif et de supprimer certains postes d’adjoint, on ne peut arriver à faire des économies ainsi. En sus, elles seront faibles et le travail des élus s’en ressentira, voire certains refuseront un poste d’adjoint. Et c’est encore pire lorsqu’elle demande une tablette numérique pour chacun des élus. Pour jouer pendant les conseils ? Soyons sérieux : sa première demande est bonne (la baisse de la rémunération du maire et de ses adjoints), pas les secondes.
Autre demande de la part de celle qui se prétend être le leader de l’opposition, avec le sourire amusé de son mentor Jean ROUSSEAU et le dénie que je partage avec le chef de file des élus du Front National : la création d’un “comité d’éthique”, pour ma part un comité Théodule pour reprendre le Général de Gaulle. L’éthique, ça se vit, ça ne se décide pas.
J’ajoute à ces demandes un mouvement d’humeur de Nadia ESSAYAN à l’encontre du public, pas justifié à mon sens, qui lui vaudra un rappel à l’ordre de Nicolas SANSU.

Les réponses vont fuser, pas toujours pertinentes :
> pertinente de la part de Bruno BOURDIN, leader du FN local, qui réclame un retour des débats sur le sujet du Conseil : les taxes locales et les commissions,
> pertinente de la part de Gérard MASSICARD, président du Parti de Gauche local et membre de la bourgeoisie du même nom quand il rappelle que le Parti de Gauche ne soutient pas Manuel VALLS, peu pertinente quand il confond Nadia ESSAYAN et son groupe avec le Front National,
> peu pertinente de la part de Franck MICHOUX quand il rappelle que son temps de présence en mairie est de 105 heures par trimestre. Soit 35 heures par mois. A 1 300 € la semaine, j’aurais été à sa place, je l’aurai fermé.
> peu pertinente de la part de François DUMON, qui regrette qu’il n’existe pas un statut de l’élu en cas de non réélection. Moi qui pensais que nous devions tous être égaux et qui ne m’offusque pas quand un élu va pointer au chômage quand il a perdu une élection, comme un salarié va le faire quand il a perdu son emploi, voilà que François DUMON veut un privilège de plus à ceux qu’il a déjà !
> toujours à côté de la plaque pour Philippe FOURNIE, qui rappelle que les vierzonnais font des économies avec la municipalisation de la restauration municipale et de l’eau, oubliant que son groupe a augmenté les impôts en début de leur premier mandat, la perte d’un procès aussi coûteux qu’inutile avec l’ancien gestionnaire de la restauration municipale, des économies sur l’eau obtenues par une meilleure négociation sur la production de l’eau avec l’ancien gestionnaire toujours présent Véolia et des subventions de 100 000 € chaque année à compter de 2014.
> pertinente de la part de Jean-Marc DUGUET.
> amusante de la part de Jean ROUSSEAU, qui veut se poser en “sage”, tentant de protéger sa “protégée”.
> à côté de la plaque de la part de Marie-Claude GRISON, qui déclare, comme sa chef de file Nadia ESSAYAN l’a fait plusieurs fois auparavant : “Je ne suis pas de droite”. Mais ça, on le savait…

Finalement, le groupe de Nadia ESSAYAN et Bruno BOURDIN, voulant peut-être donner raison à Gérard MASSICARD, voteront contre les indemnités des élus, les deux autres élus du Front National s’abstenant. La majorité votera sans surprise favorablement… Si le MoVie avait voté, nous aurions voté contre.

Jusqu’au vote des taxes, le conseil municipal décidera de la composition des commissions. Seul fait notable : la prise de parole de Jean ROUSSEAU lors de la Commission ayant pour sujet la Vallée de l’Arnon. Jean ROUSSEAU rappellera qu’il n’est pas de droite, qu’il a été membre du P.S. et qu’il est aujourd’hui membre du P.R.G. Ce qui lui vaudra les rires de la salle et la réponse, toute aussi amusée du maire, lui rappelant qu’il a connu tant et tant de partis, comme membre ou comme soutien, au gré des vents de sa pensée, qu’il peut bien aujourd’hui se prétendre de gauche. Pour ma part, je pense que Jean ROUSSEAU a toujours été socialiste. Tendance Eole. Quel humoriste, ce Jean ROUSSEAU. Au Stade de France en juin 2015. Réservez vos places !

Il s’ensuit une autre série de nominations de membres du Conseil Municipal à différentes commissions et conseils d’administration. Avec la position de l’opposition municipale qui me choque : la non participation au vote. La loi offre à tous les élus un triple choix : voter pour, voter contre ou s’abstenir. Refuser de participer à un vote, c’est refuser le principe de la démocratie. Qui plus est, c’est insulter ses propres électeurs. Mais ma révolte va encore plus loin : si l’on veut se poser en réelle opposition, on se doit de présenter au moins un candidat à tous les votes. Sans quoi, ce n’est pas faire acte d’opposition. Comme je l’ai déjà dit et écrit lors de la campagne municipale : il y a le travail (le programme) et l’ouvrier (les candidats et les élus). Et là, l’ouvrier s’est résolument mis de lui-même sur la touche. Nicolas SANSU n’a même pas besoin d’opposition : elle se aborde elle-même.

Dernier fait d’armes pour ce Conseil Municipal : le vote des taux des taxes locales. Sans surprise, le Maire et son équipe reprennent les mêmes que l’année passée. Mais on sent une pointe de regret. Surtout quand il regrette que les bases augmentent si peu : +0,9%. Cela augure des temps difficiles dans le futur, des hausses probables. Surtout quand il reproche à l’Etat socialiste la baisse continue entamée par Nicolas SARKOZY des dotations d’état.
C’est François TESSIER, pour le groupe de Nadia ESSAYAN, qui prend la parole pour lui répondre. Un langage clair. Bravo, François. Il fait sienne une proposition et une promesse du MoVie : la baisse des taux. Evidemment sans recevoir d’écho favorable de la part du maire. Nadia ESSAYAN, Jean ROUSSEAU et leur groupe votent contre, Vierzon Bleu Marine vote pour. Comme quoi le Front National et le Front de Gauche partagent certaines idées. Mais pour cette fois, déclarera Bruno BOURDIN.

Pour conclure, un vote unanime sur la vente d’un camion de la Ville. Comme quoi majorité et opposition peuvent se retrouver… Surtout quand c’est futile.

Stéphane MOUSSET

1 commentaire:

  1. Article très intéressant... continuez à nous informer avec ce regard plein d'acuité

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