samedi 14 février 2015

L'OEUVRE, LA MAIN ET L'OUVRIER

Je suis fils de carrossier. D’un ouvrier carrossier devenu patron. D’une carrosserie. J’ai été élevé, avec ma sœur et mon frère, dans l’arrière cour, au milieu des épaves et des automobiles en attente de réparation, avec le bruit des marteaux (des battes le plus souvent), des meuleuses, des ponceuses et autres outils.
 
En carrosserie, l’œuvre est le résultat attendu : la réparation d’une aile de voiture, voire la création, le plus souvent à partir d’un plan, à tout le moins d’un croquis, d’une pièce déterminée, élément d’une autre ou réalisation définie, terminée.

L’œuvre ne peut être réalisée que par la main, avec ou sans son excroissance, sa prolongation qu’est l’outil. Je ne compte plus le nombre de fois ou j’ai vu mon père caresser une pièce d’auto et reprendre son ouvrage, le cas échéant, avant de le contrôler à son terme, hier avec un mètre, aujourd’hui avec des outils électroniques. Enfant, il me disait parfois que peu importe l’outil, que seul le résultat compte. Il aurait pu, dans mes yeux de minot, redresser un capot à coups de poing mais c’était plus facile avec une batte ou un marteau à planer avec tas que sans.

Mais la main, l’outil n’est rien sans le cerveau qui la dirige. Celui de l’ouvrier. J’enrage toujours à entendre aujourd’hui “L’informatique ne marche pas”. Un peu comme si on disait que la batte de ne fonctionne pas : ce n’est pas l’outil qui est en cause, le plus souvent, c’est celui qui l’utilise. Un mauvais ouvrier, même avec le meilleur outil du monde, ne fera pas une belle œuvre, voire pas d’œuvre du tout.
 


En politique, il en est de même. L’œuvre est, la plus souvent, commune à tous, quel que soit notre bord idéologique : faire le bonheur de tous les administrés, du peuple. Pour exemple, nous voulons tous donner du travail (et surtout un salaire) à tout le monde. Tous les partis veulent lutter pour l’emploi, aucun ne veut développer le chômage.

Les outils, par contre, diffèrent : plus on est à gauche (démocrates de gauche, radicaux de gauche, socialistes, ...), plus on est en faveur d’une intervention de l’Etat, de la Collectivité, plus on est à droite (démocrates, républicains), moins on y est en faveur. Vous noterez au passage que je ne retiens ni les communistes, ni les trotskistes, ni les écologistes de salon et ni les nationalistes, tous plus soucieux de trouver un ou des coupables que de traiter du problème, un peu comme des médecins s’occuperaient de trouver celui qui a amené le virus en oubliant le plus important : le malade. Les programmes politiques définissent le ou les outils.

Puis il y a l’ouvrier... L’homme (ou la femme) qui va utiliser l’outil. Et je dois bien reconnaître que, vu le marasme dans lequel on vit, avec un avenir chargé de nuages noirs, force est de reconnaître que nos élus, d’hier et d’aujourd’hui, ont échoué. Si tant est qu’ils aient voulu réussir (ce qui reste à voir). Certains échappent, à mon sens, à ce réquisitoire : BARRE, SEGUIN, BERREGOVOY ou ROCARD. Mais si peu... Et mon jugement n’est pas plus clément, pire encore, des élus locaux. C’est pourquoi, les citoyens que je suis et que sont Frédérique, Marie-Véronique et François s’engagent. On ne peut faire pire qu’eux. Si ? A voir... Mais pour les élus en place et ceux qui veulent jouer leur retour, dont on connait déjà leurs échecs, à tout le moins leurs lâchetés, on ne peinera pas à faire mieux. La suite au prochain épisode.

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