lundi 2 mars 2015

SEULES LES MONTAGNES NE SE RENCONTRENT PAS...

“Seules les montagnes ne se rencontrent pas”, dit le proverbe. Et il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. La preuve m’en est fournie par l’intervention d’une élue du conseil communautaire de notre communauté de communes d’il y a un peu plus d’un an.
 

A cette époque, je siégeai encore à la Communauté de Communes de Vierzon-Sologne-Berry, notre communauté, plus exactement celle de M. SANDRIER et de ses amis. Mais c’est le jeu de notre démocratie, où les alliances et les compromissions politiques chassent de toutes les élections la majorité de la population française puisque les abstentionnistes et les partis ou personnalités minoritaires ne sont même pas représentés. Le problème n’est pas qu’ils n’ont pas d’idées, le problème est que l’on ne leur permet pas de s’exprimer. En cela, nos “élus”, pour certains nommés, comme le député de notre circonscription, en jettent certains dans des partis extrêmes et créent une révolution, forcément violente, en devenir. Qui peut changer ça sans bain de sang ? Ceux-là même qui en profitent... Sauf par des personnalités qui ne vivent pas de la politique et un vote salutaire. Pas facile... Et hasardeux...

Ce conseil était, pour une fois, décentralisé à Genouilly. Avec peu d’élus. Le MoVie était présent et les socialistes et les rousseauistes absents. Il faut dire que les sujets n’étaient pas nombreux et, pour la plupart, consensuels. L’un d’entre eux portait sur le tracé du futur et hypothétique TGV. Il a été voté à l’unanimité, moins une voix, venue de la majorité communiste. Cette voix venait d’une élue écolo-bitumeuse... J’ai voté avec la majorité mais aujourd’hui, je le regrette. Son argumentation, pourtant faible et incomplète, ayant soulevé en moi une réflexion qui me fait me compter aujourd’hui parmi les opposants au T.G.V.
 

Pourquoi je suis contre le passage du T.G.V. en Berry ?

En fait, je ne suis pas contre son passage en Berry, je suis contre toute aide financière de notre département à la réalisation de cette ligne de T.G.V. Pourquoi ? Parce que le T.G.V. en Berry n’a d’intérêt que s’il s’arrête en Berry. Et pas une fois par jour, voire moins, mais plusieurs fois. J’avais des doutes avant de voter pour cette motion de soutien mais, peu à peu, je rejoins l’élue écolo-bitumeuse. Surtout aujourd’hui, avec l’irrespect du contrat passé par la S.N.C.F. et les villes de La Rochelle et d’Angoulême. Ces deux cités ont participé au financement de la ligne de T.G.V. Paris-Bordeaux en échange de 11 arrêts journaliers. Elles n’en ont qu’un maximum de 9. Que ça soit justifié ou non, un contrat est un contrat et la S.N.C.F ne respecte pas ses engagements. Il va en résulter une bataille de robes noires (NDLA : les avocats) qui sera longue et coûteuse. Fort de cette expérience, pourquoi cela serait-il différent pour Bourges ou Vierzon ? Je ne le crois pas. Si la S.N.C.F. veut son T.G.V., qu’elle le construise avec son seul argent, par ailleurs déjà le nôtre et depuis longtemps.


Autre élément étayant mon choix : un livre “blanc” paru il y a un peu moins de 30 ans sur les autoroutes. En ce temps là, j’habitais Saint-Gaudens, à 70 km au sud de Toulouse, au pied des Pyrénées. Une autoroute, l’A64, devait passer non loin de la ville et soulevait de vifs débats. Je ne reprendrai pas ici son objet mais sa conclusion en résumé : une autoroute n’apporte d’essor économique qu’aux grandes villes qu’elle traverse, particulièrement les métropoles de ses extrémités (ici, Toulouse et Pau). Pourquoi voudriez-vous qu’il en soit autrement pour le T.G.V. ? Encore que pour les autoroutes et leur utilisation, essentiellement individuelle, à l’inverse du T.G.V., forcément collectif, peut-on plaider l’aménagement et le développement du territoire... Alors que faire ? Militer, voire payer, pour la rénovation et le développement des lignes existantes serait plus judicieux. J’en remercie la position de l’élue écolo-bitumeuse (NDLA : elle n’était pas élue à Vierzon).
 

Une autre remarque ferroviaire, née de l’intervention d’un de mes lecteurs écrivant sous le pseudonyme de “Bezant” (que je remercie), portant sur la ligne de la S.N.C.F. appelée “Lyon-Nantes”, un des fleurons de notre cité de plus en plus en désuétude.

J’ai voulu vérifier par moi-même et j’ai consulté les horaires de cette ligne. Mon choix est nantais : je veux partir le matin à Lyon et je veux prendre le train. L’unique choix qui m’est proposé est... le T.G.V ! Probablement par Paris (ce n’est pas précisé par la S.N.C.F.). Le premier train part à 5h et arrivera à Lyon en milieu de matinée pour 88 €. Plusieurs autres s’échelonnent ensuite, avec près d’un par heure. Si je veux passer par Vierzon, le temps d’un baiser sur le quai de la gare, mon train part un quart d’heure plus tôt pour arriver en début d’après-midi pour 1,40 € de moins que par le TGV. Déjà, ma journée est bien entamée et elle me coûtera forcément plus cher puisque je serai obligé de passer la nuit à Lyon avant de revenir chez moi, à moins de passer moins de 2 heures chez les Canuts et d’accepter de rentrer fort tard chez les Canaris. Maintenant, si je veux partir à une heure moins matinale, je n’aurai le choix qu’entre deux horaires. A mon avis, le Lyon-Nantes (ici l’inverse), appartient à un passé que je crains voué à disparaître. Doit-on s’en plaindre ? Je ne sais pas. C’est comme ça et les pouvoirs publics et nos élus actuels ne font rien pour que ça change. Malgré le développement d’internet, on continue de tout centraliser à Paris, voire dans de grandes métropoles. Un choix que je ne partage pas. Personnellement, je serai plus proche des choix politiques brésiliens quand ils ont créé Brasilia, construisant de toutes pièces une capitale au milieu de nulle part pour, entre autres, permettre le développement de cette région plus reculée, plus abandonnée, que les villes de Rio de Janeiro et São Paulo. Ainsi, en France, pourquoi tous les ministères sont-ils à Paris ? Au nom du développement du territoire, ne pourrait-on pas tout décentraliser ? Plus localement, au niveau de notre département, tout est centralisé à Bourges. Ne pourrait-on pas décentralisé les services publics en campagne ? A voir, à étudier et... à faire. Si l’on a un jour un élu visionnaire et courageux, pas un piètre gérant de rentes...

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