Pour ce conseil (municipal), pris par mes obligations professionnelles, j’ai manqué le discours castriste du maire Nicolas SANSU. Comme ils se ressemblent tous (la baisse des dotations de l’Etat, le Grand Capital qui oppresse le peuple, une sale rumeur qui court sur Vierzon, ... bla-bla-bla), je ne pense pas avoir manqué grand chose. Mais, promis, la prochaine fois, je ferai tout mon possible pour être à l’heure, voire en avance.
Lorsque j’arrive, j’écoute un nouveau refrain de plus en plus populaire au sein du Parti Socialiste vierzonnais. Cette fois-ci, c’est Fabrice TRIPEAU qui s’y colle : je suis un socialiste frondeur. Et dans quelques semaines, il sera un socialiste qui rentrera dans le rang s’il veut avoir un avenir politique. Sauf à rejoindre le parti à naître sous peu, mélange de communistes opportunistes et de socialistes en mal de gauche (cf. mon article “L’Echo du vide”).
François DUMON lui succède pour entonner un autre refrain que Nicolas SANSU a lancé il y a peu : “les loyers trop chers des grandes villes chassent de pauvres gens vers des villes plus pauvres comme Vierzon où des propriétaires peu scrupuleux, voire des marchands de sommeil, leur louent des appartements”. Un air qui plait au maire : ça lui permet de mettre sur autrui ses propres erreurs de gestion de l’urbanisme. Mais je lui reconnais que son explication est valable, sans doute vraie tout en n’étant pas la principale.
Bruno BOURDIN, le leader du F.N., prend la municipalité à contre-courant : il applaudit le projet de vidéosurveillance et la mise en place des accueils périscolaires. Tout juste se permet-il de critiquer la gestion du C.C.A.S. Et encore : du bout des lèvres. J’assiste au silence gêné de l’ensemble des élus : la majorité et la minorité rousseauiste soutenue par le Front National, ça fait tâche.
Solange MION lui succède pour enfoncer une porte ouverte sur le “délitement de la Société”. Je serai à sa place, je me ferai tout petit : de par son métier (professeur puis proviseur), elle a en charge l’éducation des jeunes générations. Alors, si elle pense que la Société se délite, peut-être y est-elle pour quelque chose...
Jean-Claude SANDRIER prend la parole pour faire la publicité de son dernier livre (en vente dans toutes les bonnes librairies vierzonnaises), s’en prenant aux 500 plus grandes fortunes de France. Puis il reproche à l’opposition rousseauiste de centre-gauche de s’épancher dans la presse sur l’économie et de se taire lors des conseils. Pour moi, cette attitude est sans surprise puisque leur président, en intérim, de Confluences, le professeur MORILLON, pratiquait déjà cette politique. Jean-Marc DUGUET le suit, se montrant beaucoup plus véhément, reprochant aux rousseauistes de ne pas savoir de quoi ils parlent. Il est vrai qu’ils ne comptent aucun chef d’entreprise dans leurs rangs (NDLA : un patron est quelqu’un qui a mis ses économies dans une entreprise qu’il a créé ou repris, qui travaille dedans et qui y fait vivre des salariés ; les autres sont des directeurs, des consultants ou des affabulateurs – merci de rayer les mentions inutiles).
Comme à son habitude, Nicolas SANSU conclut les propos liminaires, refusant à quiconque le droit de lui répondre (il faudra que je vérifie si sa démarche figure dans le règlement intérieur du conseil municipal et si ce dernier respecte la loi).
La rumeur... |
Pour faire taire “la rumeur”, celle qui dit qu’il fait venir des noirs, des roms, des guatémaltèques des hauts plateaux et des martiens, après la menace de poursuites judicaires, aussi utile qu’un string dans un couvent de bonne soeurs, il promet... une lettre ! Comme si une lettre à tous les vierzonnais allait faire taire une rumeur ! Une rumeur, surtout comme celle-ci, M. SANSU, ça se combat par les faits et par le mépris et l’ignorance. En parler ou écrire à tous ne fera que la renforcer !
Pour le CCAS et surtout pour répondre à Bruno BOURDIN, il reconnait que la “titularisation de 80 personnes a rigidifié le système”. Mais refuse les problèmes qui en seraient nés. NDLA : c’est pas prêt de s’améliorer...
Enfin, gardant probablement le meilleur pour la fin, il répond à la doublure de Jean ROUSSEAU, Nadia ESSAYAN, lui conseillant de se taire sur les sujets qu’elle ne maîtrise pas ou peu, lui signalant au passage qu’elle n’a pas à être invitée à toutes les réunions municipales.
On attaque enfin le coeur du conseil municipal : la prise de décision.
Pour les “décisions modificatives” touchant les budgets de la Ville, du McNab et des Foires et Salons, élus de la majorité et du F.N. votent favorablement, les rousseauistes s’abstiennent.
Pour les garanties d’emprunt, la réhabilitation de bâtiments dans le quartier Tunnel-Château, demander des subventions pour les archives, tous les élus sont unanimes. La première fausse note à cette belle harmonie est la nomination à des comités Théodule relatifs au ferroviaire : la mairie propose deux candidats et les rousseauistes deux autres. Ceux du maire seront élus par 25 voix, ceux des rousseauistes par leurs 7 voix et le F.N. compte les points.
L’harmonie uniforme reprend pour des demandes de subventions.
Une nouvelle fausse note apparait : Nadia ESSAYAN se présente contre Marie-Hélène BODIN pour figurer dans un autre comité Théodule (ou Théodore) et obtient... 3 voix, dont la sienne. Tous les autres élus ont voté, avec le F.N., pour l’égérie des socialistes. Soit les rousseauistes ne préparent pas leurs actions (et votes) ensemble, soit des divergences plus fortes que celles apparaissant entre les communistes et les socialistes locaux naissent...
Une subvention supplémentaire de 2 000 € pour l’A.J.C.V. est demandée pour des cours de linguistiques, pour que des personnes résidant à Vierzon apprennent le français. Le vote est unanime. Même le F.N. le vote. Ce qu’il ne fera pas, préférant l’abstention, pour l’acquisition du 43 de la rue Charles Hurvoy, l’autre marché de la drogue après la rue du Maréchal Joffre. Il poursuit sa stratégie d’opposition en votant contre la cession d’un terrain à S.F.R., rachetant celui qu’elle loue à la municipalité. Avec un point de vue qui se défend : pourquoi vendre quelque chose qui nous rapporte ?
L’unanime harmonie est retrouvée pour la cession d’un terrain, le solde de celui de Port Arthur, pour que l’hôpital berruyer George Sand y centralise ses services vierzonnais. Elle se poursuit avec le vote d’une subvention aux cinémas, victime d’une nécessité de passer au numérique, de la baisse de sa fréquentation et de problèmes... d’insécurité. Ais-je bien entendu ? Insécurité ? A Vierzon ? Encore une horde de pauvres guatémaltèques chassés de Paris pour trouver refuge chez de méchants propriétaires vierzonnais, les Thénardier. Mais la préfète va venir faire le ménage.
Le rapport d’activité de la SEM.VIE donne lieu au professeur PIFFAULT de sortir de sa léthargie, commençant par expliquer ce qu’est une SEM et réclamant la création d’une SPL. En français, une Société Publique Locale, une idée du MoVie. Et notant que les comptes de la SEM.VIE ne sont pas bons.
Le maire lui répond que la SEM.VIE est une entreprise qui connait la crise comme les autres. NDLA : le cas n’est pas aussi simple et les chiffres trahissent bien d’autres choses, à commencer une gestion discutable (cf. mon article “CM – Rapport annuel 2012 de la SEM.VIE”, paru le 31 octobre 2013). Pour la SPL, il y a pensé pour le centre de santé, argumentant son idée par la phrase “C’est quand même plus simple”. Après sa sortie sur la “rigidification du système” suite à la titularisation de 80 personnes sous contrat précaire au C.C.A.S., nous assistons à un revirement politique du communiste Nicolas SANSU, qui préfère les contrats précaires aux contrats à durée indéterminée et les contrats de droit privé aux contrats de droit public ! Et aucun cégétiste qui ne bronche ! Si j’avais été élu et sorti de tels propos, que n’aurais-je entendu ! Mais là, rien... Toutes les gauches votent favorablement, sauf le F.N.
Nouvelle harmonie avec l’accès aux soins de agents municipaux “addicts”. Tout en pudeur, personne ne dit à quoi ils sont addicts...
Pour la subvention à diverses associations, le F.N. poursuit son abstention sans l’expliquer. Mais personne ne lui demande.
Le dernier sujet que j’écouterai, les autres offrant beaucoup moins d’intérêt, porte sur les transports urbains : la fréquentation est en baisse depuis 2010. François TESSIER, éminent rousseauistes, appelle à un débat. Jill GAUCHER lui répond qu’un nouveau cahier des charges est en cours de rédaction. Nicolas SANSU reprend la parole pour lui rappeler l’héritage de 2007 : les transports urbains de Vierzon sont les conséquences de la gestion de Vierzon par Jean ROUSSEAU et... Nadia ESSAYAN. Une réplique facile mais imparable parce que vraie.
Je quitte la salle avant les décisions relevant de l’épicerie, de plus en plus certain que les vierzonnais n’ont rien à attendre de leurs élus.
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