lundi 15 décembre 2014

APIA : LE DEVENIR D’UNE ENTREPRISE

Gérer une entreprise n’est pas une chose facile. J’en sais quelque chose. Tous les jours.
 
Je suis arrivé à Vierzon en 1994. Originaire de Bourges, après quelques pérégrinations à Tours et Saint-Gaudens, j’ai choisi de venir travailler à Vierzon. Choisi. Pour relativiser, on me proposait, à l’époque, de demeurer à Saint-Gaudens ou d’aller à Vierzon ou Parthenay. Et j’ai choisi Vierzon. Arrivé à destination, une des premières entreprises à me faire confiance a été APIA. Pour relativiser, mes concurrents ne se bousculaient pas pour travailler avec elle.
Ce fût une brillante coopération. Jusqu’à ce que ma direction d’alors m’interdise de travailler avec. Pour renseignements financiers négatifs. Comme j’ai tardé à exécuter les ordres de mes supérieurs hiérarchiques, j’ai même écopé d’un avertissement. Ce qui ne m’a jamais fait ni chaud, ni froid, sûr de ma décision. APIA connaitra son premier dépôt de bilan peu après. Puis, un homme est venu. Pas seul. Philippe ASSELIN. Depuis lors, malgré de nombreuses difficultés, il a fait d’ APIA une belle entreprise, rayonnant, dans sa partie, sur la France et l’Europe.
Aujourd’hui, près de 17 ans après, APIA est de nouveau en difficultés. Son destin est désormais dans les mains du tribunal de commerce de Bourges. Avec un premier choix : poursuivre ou liquider ? Un choix cornélien qui doit tenir compte des dettes de l’entreprise, de sa capacité à les rembourser, de ses créanciers. Puis, il y a l’impact social. En clair, les salariés. Pas toujours informés, pas toujours consultés comme il le faudrait. Plutôt que des syndicats, à tout le moins des élus, il faudrait que chaque salarié soit associé au devenir de son entreprise, de son propre avenir. Dernière et, en même temps, première personne à être associée à la survie de la société : son patron. Souvent, quand celui-ci n’a plus la foi, la volonté ou la force, les chances de l’entreprise sont divisées par dix. S’il en est autrement, l’avenir s’éclaircit. Le projet ASSELIN est, à mon avis, le meilleur gage de survie d’APIA.
 

Selon la presse, confirmant les informations que j’avais plus tôt, trois projets vont être ou sont déposés : celui d’un fournisseur, celui d’un financier et celui du patron actuel. A mon humble avis, selon mon expérience, le second a pour défaut d’avoir un autre objectif : un financier a pour objectif premier le gain pécuniaire. En soi-même, ce n’est ni répréhensible, ni immoral. Mais ce n’est pas un gage d’avenir pour l’emploi. Le premier se rapproche plus d’un projet industriel mais le centre de décision de l’entreprise ne sera pas à Vierzon, sauf à ce que le principal actionnaire, le principal décisionnaire, vive à Vierzon. Ce dont je doute. Fermer une entreprise, licencier quelqu’un est plus facile à faire quand vous vivez à des milliers de kilomètres. Mettre quelqu’un au chômage quand vous risquez de le rencontrer en achetant votre pain, quand votre fils peut jouer au foot avec le sien ou quand votre fille risque de recevoir la sienne chez vous n’est pas une chose facile à vivre. C’est pourquoi le projet de Philippe ASSELIN, par ailleurs l’un des meilleurs connaisseurs de son entreprise, de ses produits, de ses marchés, est un gage de réussite pour l’avenir. Pourvu que le tribunal de commerce de Bourges fasse le bon choix.

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