Que c’était beau ! Une
partition enfin maitrisée, un public acquis (pas complètement mais cette partie
du public n’appartient pas au troupeau et savait où elle venait), avec des
interventions finement orchestrées (pas toutes, heureusement), un conseil
municipal complet (la majorité sur scène, les deux tiers du F.N. et la doublure
de Jean Rousseau dans la salle) et un show brillant. La pièce a suscité
quelques applaudissements à chaque prestation des acteurs. Selon la rumeur (une
autre, celle-là), elle devrait être rejouée en janvier, avec une grande tournée
municipale et un final au Zénith de Saint-Hilaire (de Court).
La Cène, de Léonard De Vinci |
Au début, il y avait la Cène... Normal,
me direz-vous, à l’approche de cette fête chrétienne qu’est Noël. Dans le rôle
de Jésus, Nicolas SANSU... Pour un peu, on s’attendrait à ce qu’il nous dise
“Prenez et mangez en tous...”. Ce qu’il fera, au figuré, nous distillant autant
de constatations vraies... que fausses. A tout le moins orientées dans son sens.
Je vous invite à faire le parallèle avec le tableau de Léonard DE VINCI (pas
les grues, le peintre). Dans le rôle de Judas, si l’on transpose l’oeuvre
picturale du génie toscan, Philippe FOURNIÉ. Pour une fois que le chef des
socialistes servirait à autre chose que jouer au paillasson du Parti
Communiste...
Et la pièce commence... “Nous
vivons un contexte économique et européen compliqué” (NDLA : ah bon ?
On n’avait pas remarqué. On ne nous avait rien dit...). Mais Vierzon a des
atouts :
1) Le fer et les
autoroutes : deux lignes nationales et quatre sorties d’autoroute
(NDLA : notre maire connait sa géographie mais ça ne veut pas dire qu’il
sait où il va et où il nous emmène),
2) Un patrimoine naturel
exceptionnel (NDLA : qu’il va bitumer pour permettre aux péripatéticiennes
bulgares et centrafricaines de travailler sur du dur, pas au bord de la
Nationale 20, en forêt),
3) Une vie associative riche
(NDLA : à l’inverse de la vie économique ; si t’as pas de boulot, tu
peux aller au Restau du Coeur et jouer au scrabble...).
Deuxième mouvement : “Nous
avons fait un budget sérieux et ambitieux”. “En 2009, notre budget de
fonctionnement était de 36,5 millions d’€uros, en 2015, il n’est que de 37,15
millions”. Sauf qu’entre temps, notre population a baissé. Sauf qu’il ne parle
que du budget de fonctionnement, pas de celui de l’investissement.
Il en ajoute, Jésus SANSU :
“Nous avons fait baisser le prix de l’eau”. Sauf qu’il oublie de vous dire
qu’il a fait voter à la majorité une aide annuelle de 100 000 €uros sur
dix ans qui passera par nos impôts. Je le dis et le redis : le gain que
nous avons fait sur la municipalisation de l’eau ne s’est fait que par une
meilleure négociation avec Véolia, l’odieux exploiteur d’avant devenu le gentil
partenaire d’après.
Nicolas-le-crucifié sur l’autel
des dotations de l’Etat (socialiste) a même le culot de dire que cela s’est
fait “sans augmenter les impôts”. En précisant tout de même “depuis 2009” .
Troisième mouvement :
Nicolas a besoin de nous. Il nous le dit lui-même : “on a 700 000 €
d’économies à faire”. Comme il ne veut pas “priver les vierzonnais de services
publics”, il appelle à une “action féconde” : une pétition... Quand on
voit le succès, auprès de lui, de celle que j’ai menée contre la venue de
cirques avec animaux à Vierzon, je pense que la sienne en aura autant auprès de Manuel VALLS. ET C’EST TANT
MIEUX : on ne peut pas demander à l’Etat d’assainir ses dépenses sous
peine de pénaliser notre avenir sans le demander aux collectivités
locales ! Chacun d’entre nous ne dépense que ce qu’il a. S’il en fait
autrement, non seulement ça ne durera pas longtemps (les banques réagiront)
mais ça gênera terriblement notre développement de demain, même notre vie de
demain tout simplement. Ou alors, on veut quoi ? Que la France de demain
devienne la Grèce d’aujourd’hui ?
La seule bonne note que je trouve
dans ce dernier mouvement est une réforme fiscale : il serait temps que
chaque strate du millefeuille politique bénéficie de recettes fiscales propres,
décidées par elle-même, avec un système de péréquation entre les plus riches et
les plus pauvres selon la composition de leurs populations. Mais, rappelez-loi,
qui est notre député ? Qui est notre sénateur ?
Le second acte est joué par
Marie-Hélène BODIN, dans le rôle de Saint Jean. Peu d’éléments dignes
d’intérêt, sauf que les NAP, les Nouvelles Activités Périscolaires, coûtent
380 000 € à la Ville, dont 160 000 en provenance du méchant
gouvernement... socialiste ?
Karine CHÊNE lui succède pour le
troisième acte pour le “vivre ensemble”, le concept moderne du “tout le monde
il est gentil” du regretté Jean YANNE. Oui-oui au pays des Bisounours. On
n’attendait plus que Nadia ESSAYAN pour organiser une fête du “vivre ensemble”
à Vierzon pour masquer les problèmes d’insécurité.
Philippe FOURNIE ouvre le
quatrième acte pour nous parler, avec son accent rocailleux si cher aux
CHEVALIERS DU FIEL, les humoristes préférés de Jean-Claude SANDRIER, du...
C.C.A.S., dont le budget est de 9,6 millions d’€uros, dont près de 80 % vont
aux personnes âgées, 10 aux frais de structure et le reste à l’action sociale.
Qui finance ? La Ville pour 18 % (1,7 millions d’€uros), le Conseil
Général pour 20 %, l’Etat pour 18 %, les usagers pour 20 %, le reste pour la CPAM,
la CAF, les caisses de retraite, ...
Elizabeth HOVASSE conclue la
pièce sur la santé, rappelant que nous avons perdu 20 % de médecins
généralistes en six ans mais que le Centre Municipal de Santé va arranger tout
ça. Voeu pieu auquel j’ai décidé de croire. Mais avec scepticisme.
Après quelques applaudissements,
les interventions, pour beaucoup préparées, arrivent. La première vient d’un
étudiant en économie qui, après nous avoir donné son identité et son C.V.
(NDLA : il cherche une place, visiblement auprès du maire), demande
l’instauration d’une monnaie locale de solidarité (NDLA : il y a des
progressistes qui construisent l’Europe avec l’€uro et d’autres qui veulent le
rétablissement des monnaies seigneuriales... pourquoi pas le retour de la dîme
ou des corvées, pendant qu’il y est), d’autres actions “contre l’austérité”,
avec, pourquoi pas, une marche sur Paris (NDLA : avec des piques et des
fourches ?) et... de ne plus rembourser les banques (NDLA : je ne
sais pas si ce jeune homme a fait de l’économie mais je pense que sa solution,
son remède, est pire que le mal ; qu’on renégocie les taux ou les
mensualités, oui, qu’on arrête de payer, non ; sans quoi, c’est la mort
assurée de notre épargne, de nos retraites, des sources de développement de nos
entreprises, de nous...).
Suivront l’écolo-bitumeur
Jean-Claude LECHELON et Michel CHAUVEAU, soucieux du développement du numérique
à Vierzon (le maire lui répondra qu’il venait de signer un accord avec ORANGE
mais que les Grandes Vèves ne seraient peut-être pas leur priorité).
L’admirateur des CHEVALIERS DU
FIEL, le président SANDRIER, parle enfin du grand absent de cette pièce :
l’emploi. En nous disant qu’il devrait être organisé une journée
d’investisseurs en mai ou juin 2015, avec venue de la presse spécialisée, pour
vendre Vierzon. Pourquoi pas ?
D’autres interventions suivront,
pour beaucoup issues de l’autocar du Parti Communiste, portant sur l’IRM qui ne
serait pas installé, le bilan des NAP, la fusion des clubs de football, la fin
des travaux à l’intersection de la route de Puits Berteau et de l’avenue du 8
mai 1945, de trous devant l’habitation d’un membre du Parti, ...
J’en retiendrai deux : celle
d’Axelle RUCKA sur l’absence d’accessibilité pour les personnes handicapées
(mais aussi les mamans avec poussette et les personnes âgées avec cabas) place
du marché aux blés (pas de bateau), des urgences de l’hôpital, avec un parking
en contrebas et une pente raide, et du MacNab le soir, l’accès pour handicapé
étant ouvert en début de spectacle, fermé à la fin, et celle pour l’aire des
gens du voyage. Pour la première, le maire se dédouane en disant qu’il est
conseillé pour cela, qu’il ne dirige pas l’hôpital (NDLA : qu’il préside
cependant) et qu’il va voir pour le MacNab. Pour la seconde, Jésus SANSU dit
qu’il y travaille pour une aire de grand voyage, une aire d’accueil simple de
30 places et une aide pour ceux en cours de sédentarisation. Puis, la rumeur...
La fameuse rumeur comme quoi le
maire ferait venir des étrangers. A chaque conseil de quartier, on en apprend.
En fait, la plupart des nouveaux arrivants sont des Antillais, des français.
Ils sont venus pour une formation qui ne débouche sur aucun emploi (NDLA :
une formation de conducteurs d’engin de chantier, avec la crise des travaux
publics...), avec leurs familles. Puis d’autres sont venues de Paris et la
région parisienne en raison des faibles loyers vierzonnais.
Une intervention télécommandée
suit sur l’église Saint-Eloi. Cette ancienne église deviendra une salle de
sport pour enfants en bas âge. Bien. Mais ça promet un coût non négligeable
pour les accueillir.
Quelques courtes interventions
plus individuelles suivront avant que le maire conclue ces assises par une
invitation à un pot d’honneur.
Le rideau tombe, le spectacle est
joué. Pour l’avenir, il ne nous reste plus qu’à mettre nos souliers près de la
cheminée. Qui sait ? Le Père Noël passera peut-être...
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